Manifestation d'agriculteurs
Manifestation d'agriculteurs

Se dirige-t-on vers une disparition de l’agriculture en Europe ? La réduction ou la fermeture d’exploitations agricoles en Europe pour des raisons environnementales est un sujet très sensible, car elle touche directement la souveraineté alimentaire et le monde rural.

L’objectif principal affiché par l’UE et certains États membres est de réduire les émissions de CO₂, de méthane (CH₄) et de nitrates, souvent en lien avec l’élevage et l’usage d’engrais. Mais dans la pratique, ces politiques entraînent une réduction de l’activité agricole, voire la disparition de l’agriculture en Europe.

Le gouvernement néerlandais a mis en place un plan de rachat des exploitations agricoles pour réduire les émissions d’azote, notamment celles issues de l’élevage. Environ 3 000 exploitations « fortement polluantes » sont visées par des offres de rachat.

  • Le plan a été conçu pour réduire de 50 % les émissions de nitrates et de CO₂ d’ici 2030.
  • Les agriculteurs qui acceptent de vendre leur ferme s’engagent à ne pas recommencer l’activité ailleurs.
  • Beaucoup d’éleveurs en colère estiment que cette politique détruit l’agriculture nationale au profit d’importations étrangères moins contrôlées.
  • De violentes manifestations d’agriculteurs ont éclaté en 2022, 2023 et 2024.

L’Irlande, où l’élevage bovin est une industrie clé, a annoncé en 2023 un plan de réduction du cheptel pour atteindre ses objectifs climatiques.

  • Le gouvernement prévoit d’abattre jusqu’à 200 000 vaches d’ici 2030 afin de réduire les émissions de méthane.
  • Ce projet a suscité l’opposition des agriculteurs, qui dénoncent une solution extrême et inefficace si la consommation de viande ne diminue pas en parallèle.

En Allemagne, plusieurs mesures ont été mises en place pour réduire les émissions de nitrates dues à l’agriculture :

  • Des réglementations plus strictes sur l’épandage d’engrais ont été imposées, rendant l’exploitation plus coûteuse.
  • En 2023, le gouvernement a annoncé une réduction des aides aux élevages intensifs, incitant les agriculteurs à réduire la taille de leur cheptel.
  • Certains producteurs de lait et de viande ont dû cesser leur activité, faute de rentabilité.

La Flandre a décidé de limiter drastiquement l’attribution de permis aux exploitations agricoles pour réduire la pollution de l’air et de l’eau.

  • Environ 41 % des agriculteurs flamands risquent de perdre leur licence d’exploitation à cause des nouvelles normes environnementales.
  • La colère paysanne a été forte, avec des manifestations massives dénonçant l’incohérence des décisions politiques.
  • Des milliers d’agriculteurs risquent de perdre leur métier, alors que les exploitations ferment ou doivent se restructurer.
  • La production alimentaire européenne diminue, ce qui favorise les importations de pays où les normes sont moins strictes (ex. Amérique du Sud).
  • L’exode rural s’accélère, aggravant le déclin du monde agricole en Europe.
  • L’UE impose des restrictions environnementales drastiques à ses agriculteurs tout en négociant des accords comme le Mercosur, qui favorisent l’importation de viande et de céréales produites avec moins de contraintes écologiques.
  • Par exemple, le Brésil et l’Argentine utilisent des pesticides interdits en Europe et pratiquent une agriculture intensive plus polluante.
  • En réduisant l’agriculture en Europe, l’UE devient plus dépendante des importations, ce qui peut poser des problèmes en cas de crise mondiale (comme avec l’Ukraine en 2022).
  • Certains agriculteurs dénoncent une stratégie hypocrite : les restrictions sont imposées sans alternatives viables, forçant les fermes à fermer plutôt qu’à s’adapter progressivement.

L’UE ne dit pas officiellement vouloir réduire l’agriculture, mais les mesures mises en place entraînent une baisse de la production.

  • D’un côté, l’UE soutient l’agriculture avec la PAC et met en avant la transition écologique.
  • De l’autre, elle multiplie les restrictions et favorise les importations, ce qui réduit mécaniquement l’activité agricole en Europe.

Certains observateurs y voient une volonté de réduire l’élevage et certaines cultures polluantes pour des raisons climatiques. Mais les agriculteurs dénoncent une politique destructrice qui risque d’aboutir à une agriculture européenne affaiblie et à une dépendance accrue aux marchés mondiaux.

L’Europe impose des restrictions environnementales aux agriculteurs, ce qui pousse à une réduction de la production dans plusieurs pays. Ces mesures provoquent une baisse de la souveraineté alimentaire et une colère paysanne grandissante.

Les prochaines années seront cruciales : soit l’UE trouve un équilibre entre écologie et productivité, soit elle risque de voir son agriculture s’effondrer au profit d’importations incontrôlables.

Pour aller plus loin sur le sujet du malaise paysan : voir l’article « Malaise paysan« .

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