La carte vitale
La carte vitale

La carte Vitale ! Le talisman ultime du Français, son Graal, son totem sacré !

Critiquez son pays, pointez du doigt ses échecs, ses absurdités, ses contradictions, et vous entendrez l’argument massue, l’arme nucléaire de la conversation patriotique : « Oui mais nous, on a la carte Vitale ! » Comme si le simple fait de pouvoir se faire rembourser une boîte de Doliprane effaçait d’un coup les tares innombrables du pays.

Louée soit la Sécu !
Louée soit la Sécu !

Ce réflexe pavlovien en dit très long. Il est révélateur de la petitesse de la mentalité française. Il traduit une mentalité de pauvre. Le Français ne rêve pas de prospérité, d’émancipation, de liberté. Non, ce qui le rassure, c’est que ses dépenses de santé soient « prises en charge ». Par qui ? Il n’en sait rien. L’État, la Sécu, un miracle administratif. Peu importe, tant que ça fonctionne. Enfin… fonctionne, c’est vite dit. Parce que derrière ce fantasme du remboursement universel se cache une réalité bien moins reluisante.

Le modèle social que le monde entier nous envahit sans jamais le copier.
Le modèle social que le monde entier nous envahit sans jamais le copier.

La sainte carte Vitale ne suffit pas. Pour être réellement couvert, il faut une mutuelle complémentaire, qui, elle, n’est pas gratuite. Loin de là ! Elle est même devenue quasi obligatoire si l’on veut éviter de sortir son porte-monnaie à chaque pépin de santé. Ensuite, cette fameuse Sécurité sociale que tout le monde glorifie n’a rien d’un système magique : elle coûte une fortune. C’est certainement le modèle social le plus cher du monde. Mais comme tout est prélevé à la source, personne ne s’en rend compte. On ne voit pas l’argent partir, alors on ne réalise pas ce qu’on paye.

Les Français et les migrants veulent la même chose : la carte vitale
Les Français et les migrants veulent la même chose : la carte vitale

Et puis, il y a l’autre aspect gênant : la carte Vitale, c’est ce que viennent chercher les migrants. C’est leur passeport vers une couverture sociale qui fait rêver au-delà des frontières. Le Français et le migrant ont donc un point commun : leur combat pour la précieuse sésame qui garantit soins et remboursements. La carte Vitale, c’est l’horizon indépassable de millions de personnes qui ne conçoivent la vie qu’en termes d’argent public redistribué.

On pourrait imaginer une autre ambition pour un peuple : innover, produire, créer de la richesse, chercher l’indépendance financière. Mais non. Le rêve ultime, c’est d’être pris en charge. D’avoir son ticket d’entrée dans un système où l’État veille sur vous comme une nounou bienveillante. Et surtout, surtout, de pouvoir dire aux autres : « Ah mais nous, on a la carte Vitale ! » Comme si c’était la quintessence de la réussite humaine. Comme si une existence pouvait se résumer à être bien remboursé.

Pauvre France !

Retrouvez les différents textes des Nouvelles Mythologies Françaises sur la page consacrée.

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