Le confinement était-il une bonne réponse au Covid ?

Je veux faire écho au travail du Monde Diplomatique qui vient de publier, dans son numéro du mois de mars 2025, l’article « Le confinement, de l’obéissance au silence ». Nous devons ce travail à Théo Boulakia (doctorant en sociologie) et à Nicolas Mariot (historien et sociologue), qui ont également coécrit l’essai « L’attestation: Une expérience d’obéissance de masse, printemps 2020 ».

L’article fait savoir, dès le chapeau, que la légitimité du confinement du printemps 2020 est « l’une des expériences humaines les plus marquantes et les moins débattues de ces dernières années. »

Du moins, en France. L’article mentionne rapidement une « controverse fiévreuse en Allemagne ». Il s’agit des discussions autour des « RKI Files », pour « Dossiers de l’Institut Robert-Koch » qui tendent à démontrer que la gestion de cette crise sanitaire n’était en rien scientifique, mais qu’elle était au contraire de nature purement politique ; les dirigeants allemands ayant imposé leur modèle de gestion de la crise aux scientifiques qui sont devenus les complices de cette forfaiture.

Ce confinement a pourtant été une atteinte à l’une de nos libertés fondamentales : la possibilité de se déplacer. Si la notion de « confinement » diffère selon les pays, en France, la population a été enfermée chez elle. Il était défendu, sous peine d’amende, de sortir de chez soi sans raison valable. Cette raison devait figurer sur l’auto-attestation que les Français devaient remplir s’ils prétendaient mettre le nez hors de chez eux.

Les contrevenants étaient pourchassés et sanctionnés. Les auteurs affirment que les forces de l’ordre ont ainsi procédé à 21 millions de contrôles et ont verbalisé 1.1 millions de Français qui avaient eu l’outrecuidance de se déplacer dans leur propre pays.

Face à cet enfermement à domicile, tous les acteurs politiques, syndicaux, associatifs et culturels se sont couchés et ont rallié la gestion imposée par le gouvernement. La suppression pure et simple de la liberté de se déplacer a été approuvée par toutes les institutions, tous les acteurs de la vie publique.

Les auteurs soulignent que la partie de la population la plus rétive à l’autorité de l’Etat, la plus encline à manifester et à s’indigner face aux injustices (les diplômés des grandes villes, plutôt engagés à gauche) ont accepté de se soumettre aux injonctions, tout en les désapprouvant dans leur for intérieur. C’est cette catégorie de la population qui a voulu tourner la page du Covid une fois la crise passée.

Il serait intéressant de creuser l’origine de cette schizophrénie apparente que d’autres qualifieraient de lâcheté face à la puissance réelle de l’Etat qui affirme toute son autorité. Il serait pertinent de faire remarquer que les manifestations dérangent rarement le pouvoir en place, que les revendications des bourgeois des villes qui crient dans un mégaphone sont tolérées par les gouvernants car de telles manifestations de mécontentement relèvent davantage du folklore de la culture française que de la conscience politique.

Les auteurs ne manquent pas de rappeler la conduite de nos concitoyens qui ont dénoncé à la police leurs voisins qui s’attardaient un peu trop dehors à leur goût, qui promenaient leur chien un peu trop souvent, qui prenaient soin de leur santé en faisant leur footing quotidien au nez et à la barbe des gardes-champêtres qui font rigoureusement appliquer la loi après six mois de formation tandis qu’un juriste l’étudie pendant au moins cinq ans.

Les nouvelles technologies ont d’ailleurs permis à ces délateurs de publier leur mécontentement sur les réseaux sociaux et de l’illustrer avec la photo du contrevenant qui prenait l’air, pendant que ces partisans tardifs du Maréchal étaient cachés derrière leur fenêtre, à l’abri du méchant virus.

Les auteurs de l’article expliquent cette tendance à la dénonciation du comportement déviant par la volonté de loger tout le monde à la même enseigne. Les mesures étaient universelles et devaient s’imposer à tous ! C’était le pacte républicain mis à jour !

« Tous égaux, tous charbonniers », comme le veut le dicton égalitariste qui fait palpiter le cœur des Français heureux d’être plongés dans l’arbitraire et le désespoir.

Et afin que tout le monde soit également malheureux, encore faut-il s’assurer que son voisin n’exploite pas une combine pour alléger le poids de la peine qui pèse sur ses épaules !

Je dois d’ailleurs mentionner que c’est à ce titre que le Parti Socialiste a approuvé la loi inique d’août 2021 sur l’obligation vaccinale sous la contrainte, rebaptisée pudiquement « pass sanitaire » pour ne pas déroger trop ouvertement aux droits de l’Homme et au Code de Nuremberg.

Les auteurs font très justement remarquer que, face à la même crise, chaque pays a réagi différemment et a décliné sa propre stratégie. Cette simple remarque, illustrée par une infographie instructive, suffit à faire comprendre à quiconque que la science n’a jamais eu son mot à dire.

La gestion de la crise dite sanitaire a été politique du début à la fin. Ce ne sont pas les scientifiques qui ont proposé de suspendre l’Etat de droit. Ce sont les dirigeants qui l’ont eux-mêmes décidé.

Face à un problème donné, face à des faits identiques qui se présentent de la même manière, une réponse scientifique eût été unique. On évalue le risque, on formule des hypothèses, on les teste, on retient la meilleure, et la stratégie est la même en-deçà ou au-delà des Pyrénées.

Puisque chaque Etat avait se propre stratégie, nous devons en conclure que la gestion de la crise a été arbitraire.

L’article nous apprend qu’il valait mieux vivre dans les pays scandinaves, au Danemark, en Europe centrale, et au Japon plutôt que dans la bonne vieille Europe de l’Ouest !

L’article propose en effet deux visuels qui représentent le degré d’enfermement et le niveau de violation des libertés fondamentales entre les différents pays du monde, et plus spécifiquement entre les différents pays d’Europe.

La France est dans le top 3 des pays les plus liberticides ! Toutefois, l’Espagne nous bat et l’Italie remporte la compétition.

Les auteurs résument comme suit ce classement international : « les élites politiques habituées à gouverner sans police choisissent de ne pas assigner leur population à domicile. » A l’avenir, il vaudra donc mieux éviter de vivre dans un pays dont les forces de l’ordre crèvent les yeux et arrachent les mains des manifestants.

De tels visuels m’intéressaient depuis longtemps. Je suis très heureux de les avoir enfin trouvés.

J’espère ne pas trahir la pensée des auteurs, mais leur conclusion me semble catégorique : non seulement les confinements (comprendre par ce terme : les assignations à domicile comme nous les avons connues en France) sont inutiles, mais ils sont terriblement dangereux pour la santé humaine. Les pays les plus verrouillés dénombrent le plus de morts, et des pays qui n’ont pas enfermé leur population à domicile ont constaté une baisse de la mortalité.

Pour l’Espagne et le Pérou, « qui combinent claustration draconienne et hécatombe », les auteurs attribuent la grande mortalité à l’abandon des vieillards qui étaient les premières victimes du virus.

L’article rappelle bien que « l’âge médian des personnes décédées du Covid-19 dépasse 80 ans ».

Un article du Figaro intitulé « Plus de 90 % des décès du Covid-19 surviennent chez les plus de 65 ans », écrit par Tristan Vey et daté du 19 janvier 2021 indiquait que « l’âge moyen des victimes du Covid est de 82 ans et la moitié des morts ont plus de 85 ans » et que « 93 % des victimes du Covid sont âgées de plus de 65 ans ».

Face à de telles statistiques, il est impératif de questionner la létalité de ce que l’on nous a présenté comme un virus tueur. Ce faisant, la question n’est plus « les mesures dites sanitaires ont-elle été efficaces ? », mais « avons-nous fait face à un risque sanitaire ? »

Ce virus que l’on a appelé Covid-19 a-t-il représenté, une seule seconde, un danger quelconque pour la population ? C’est cette question-là qui doit être au centre du débat, avant de savoir si les mesures qui ont été adoptées pour limiter sa diffusion ont eu un effet positif quelconque.

Si ce virus était aussi dangereux que la grippe saisonnière, il n’y avait aucune raison de s’en soucier.

Aujourd’hui, cinq ans après l’arrivée du virus, qui peut répondre à la question, pourtant simple : « Quels sont les symptômes du Covid-19 ? »

Aujourd’hui encore, les symptômes sont un gigantesque fourre-tout qui regroupe les symptômes de la grippe, du rhume et de la gastro-entérite. Il n’y a aucun moyen de faire la distinction entre un Covid-19 et autre chose. Pour établir le diagnostic, il faut un test PCR positif, alors même qu’un test n’est pas un diagnostic.

« Chez certaines personnes, l’infection se traduit par un mal de gorge, une rhinopharyngite, un état fébrile, des courbatures et une fatigue. Chez d’autres, la maladie passe pratiquement inaperçue. » Source : Ameli, Section « Quels sont les symptômes du Covid-19 ? ».

Le statisticien Pierre Chaillot illustre cette absurdité avec un exemple courant : le test de grossesse. Ce qui détermine qu’une femme est enceinte, ce n’est pas le test de grossesse positif, mais l’enfant qui se développe dans son ventre. Un test de grossesse positif doit être confirmé par une grossesse. En l’absence de grossesse, le test était un faux-positif.

Dans le cas du Covid-19, le test se suffit à lui-même, il n’a pas besoin d’être confirmé par un état particulier, alors même qu’il était très fréquent d’avoir un test positif sans avoir aucun symptôme (les fameux « cas asymptomatiques ») ou d’être malade et d’avoir un test négatif.

Sur ce simple constat, et en appliquant la logique que l’on applique au sujet du test de grossesse, nous devons en conclure que le test PCR en lui-même n’a aucune valeur et qu’il n’existe pas de description de la maladie associée au virus du Covid-19.

Pour Pierre Chaillot, l’étiquette « Covid-19 » est une réaffectation des maladies respiratoires courantes vers la catégorie « Covid-19 ». Cette réaffectation explique la quasi-disparition de la grippe et des autres maladies respiratoires pendant la crise dite sanitaire. Ces maladies étaient toujours présentes, mais elles ont été catégorisées « Covid-19 », créant ainsi une crise sanitaire de manière purement statistique.

S’il n’existe aucun symptôme particulier pour cette maladie, et si le virus n’était pas dangereux, la question se pose de savoir d’où viennent les morts rangés dans la case Covid-19.

L’article du Monde Diplomatique explique que les morts étaient beaucoup plus nombreux dans les maisons de retraite qu’ailleurs. L’on connaît la propension des vieillards esseulés, abandonnés, à se laisser dépérir. Il faudrait donc parvenir à évaluer la proportion de vieillards qui ont été concernés par ce phénomène.

Il faudrait également évaluer le nombre d’individus qui auraient eu besoin d’être pris en charge à l’hôpital et qui ont laissé leur état se détériorer par peur d’être contaminés à l’hôpital, ou par simple refus de prise en charge de la part des établissements de santé. De même il faudrait évaluer le nombre de crises cardiaques et d’AVC qui n’ont pas été pris en charge.

Il faut saluer le courage des auteurs d’aborder un sujet encore tabou, et féliciter leur travail honnête, objectif et précis.

Les deux infographies reproduites dans l’article, et tirées de leur essai, sont de très bonnes illustrations des politiques adoptées par les dirigeants pour faire face à cette crise dite sanitaire. Il serait intéressant de produire les mêmes analyses pour les campagnes de vaccination imposées aux populations avec plus ou moins de contraintes.

Ce travail permettrait de voir quels pays ont le moins respecté le Code de Nuremberg. Ceux qui ont assigné leur population à résidence ne sont pas nécessairement ceux qui ont prétendu vacciner leurs citoyens de force. Ainsi, l’indice d’enfermement est considéré comme « inférieur à la moyenne » pour l’Australie alors que de trop nombreuses pressions ont été exercées sur les Australiens pour qu’ils acceptent les injections.

Un tel travail représente une enquête de longue haleine. De même, il est évident que les questions soulevées dans la partie « Aller plus loin » ne sauraient être abordées dans un article de deux pages.

Espérons que cet article incite d’autres journalistes, essayistes et penseurs à s’emparer de ce sujet qui n’est en rien anecdotique ou dépassé. Il ne faut surtout pas « tourner la page du Covid », comme on l’entend souvent, car les atteintes qui ont été portées aux libertés fondamentales et à la dignité humaine sont beaucoup trop graves pour qu’elles restent impunies.

Il serait intéressant que le Courrier International commence, par exemple, à traduire les très nombreux articles allemands relatifs aux RKI Files. Je m’étonne, d’ailleurs, qu’une telle entreprise n’ait pas encore été initiée…

Le Monde Diplomatique, un numéro par mois, 5€40. Tout simplement le meilleur journal de géopolitique de France et de Navarre. Les formules d’abonnement sont disponibles ici.

L’essai de Théo Boulakia et de Nicolas Mariot : « L’attestation: Une expérience d’obéissance de masse, printemps 2020« , 25 euros.

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